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Espagne

Une affaire de plus qui entache la monarchie espagnole

En Espagne, la justice abandonne les poursuites judiciaires contre l'ancien roi Juan Carlos. Une enquête était ouverte depuis plusieurs années, pour des soupçons de blanchiment d'argent et corruption. Alors même si elle a été classée sans suite, c'est une affaire de plus qui entache la monarchie espagnole.

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3 min

Des fusils de chasse de grande valeur, un compte en banque aux Îles Vierges britanniques, ou encore des voyages. Autant de faits que reproche la justice espagnole à l'ancien roi, Juan Carlos. Ou plutôt lui reprochait, car elle a annoncé la semaine dernière abandonner toutes les charges contre lui.

Cinq faits de fraude fiscale

Les faits remontent à 2008. Juan Carlos est roi d'Espagne, et le parquet découvre une transaction de 100 millions de dollars en sa faveur. Il suspecte une commission, et une enquête est ouverte. Résultat : sur la période de 2008 à 2012, cinq faits de fraude fiscale sont découverts.

Le roi possède deux entreprises et un compte bancaire dans des paradis fiscaux, et dont l'origine de l'argent est très floue. Juan Carlos aurait également reçu des pots-de-vin sous diverses formes, en liquide mais aussi des voyages ou encore des fusils de chasse. Le tout, non déclaré aux autorités financières.

La justice espagnole soupçonne de la corruption, et du blanchiment d'argent. Mais voilà : en 2014, le roi abdique en faveur de son fils, Felipe, et il régularise ses fonds en 2021 auprès du Ministère des Finances.

Alors aujourd'hui, lorsque la justice se penche enfin sur les faits qui sont reprochés à Juan Carlos, certains sont prescrits, et d'autres ne sont pas condamnables puisque l'ancien roi a régularisé sa situation et était intouchable pénalement au moment des faits.

Affaire close: passer inaperçu

L'affaire est donc close, en Espagne, et ce dans un tempo médiatique parfait pour l'ancien roi : la nouvelle tombe au beau milieu de la crise diplomatique avec la Russie et la guerre en Ukraine. C'est donc le moment rêvé pour tenter de passer inaperçu.

Et, passer inaperçus, c'est exactement ce que cherche la famille royale. Car cette enquête judiciaire n'est pas le seul reproche que peuvent faire les Espagnols à leur monarchie. Cela fait des années qu'elle est entachée par différentes affaires.

Concernant tout d'abord l'ancien roi lui-même, Juan Carlos, accusé d'avoir trompé la reine avec une riche femmes d'affaires allemande et de lui avoir fait de nombreux cadeaux, au financement pas toujours légal. Il est également dénoncé pour être parti chasser l'éléphant au Botswana, en 2012, alors que l'Espagne se trouvait encore en pleine crise économique.

Des autres affaires à la justice

Ce n'est pas le seul membre de la famille royale à avoir eu affaire à la justice. Sa fille Cristina, et son mari Iñaki Urdangarin, ont ensuite été poursuivis pour une lourde affaire de corruption politique découverte en 2010.

Aujourd'hui, la monarchie espagnole se doit donc d'être exemplaire, et abandonner les charges contre Juan Carlos dans un contexte médiatique chargé permet de faire un peu oublier cette histoire.

Mais le gouvernement espagnol ne compte pas en rester là, et a affirmé qu'il demandera des comptes à son ancien roi.