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Plan de relance

Belgique: Quantifier l'impact sur l'égalité des genres

La Belgique espère recevoir de l'Union européenne près de six milliards d'euros de subvention, qu'il injectera dans une centaine de projets. Sur le papier, le plan belge est l'un des plus verts, après la Finlande et l'Allemagne, et devant le plan français. Il contient des "zones d'ombres" quant à la mise en œuvre selon une analyse de l'ULB. Particularité belge: l'impact des différents projets en matière d'égalité de genre a été quantifié.

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4 min

La Belgique, en quête de gouvernement jusqu'à l'automne dernier, a commencé avec quelques mois de retard à travailler sur son projet de plan de relance. Mais le pays a finalement rendu sa copie à la Commission européenne dans les temps - fin avril - et, a priori, dans les clous.

Le gouvernement belge se félicite notamment d'avoir élaboré un plan "plus vert" que ce qui lui avait été demandé.

Son plan dépasse en effet largement le seuil de 37 pourcent d'investissements "verts "imposés par l'UE: sur les 6 milliards d'euros qui lui seront alloués, la Belgique prévoit d'en injecter plus de la moitié (51 pourcent) dans des projets qui contribueront à décarboner son économie.

Parmi ces projets figurent par exemple la création d'une plateforme off-shore en mer du Nord pour l'énergie éolienne ou encore le déploiement d'infrastructures favorisant la mobilité douce, des pistes cyclables notamment. On trouve également des projets concernant le transport de l'hydrogène et la capture du CO2. Et beaucoup d'initiatives visant à améliorer l'efficacité énergétiques des bâtiments.

Des projets moins "verts" qu'annoncé ?

Mais tous ces projets pourraient toutefois s'avérer quelque peu moins ambitieux qu'annoncé, nuance Sandrine Meyer, chercheuse à l'Université Libre de Bruxelles: "Effectivement, on a un fort objectif climat dans le plan belge, mais il y a aussi beaucoup de zones d'ombres, beaucoup de soucis quant à la clarté de la mise en œuvre. Ce n'est pas parce qu'on affiche ou qu'on a cet objectif donné dans le plan de relance, que dans les faits ou dans la pratique ce sera le cas."

Sandrine Meyer a examiné le plan de relance belge dans le cadre d'un projet de recherche indépendant, dont l'objectif était de quantifier l'impact potentiel sur le climat des différents plans nationaux soumis à la Commission européenne. Et malgré ces quelques faiblesses, la Belgique reste parmi les meilleurs élèves. Les chercheurs espèrent que les efforts dans le pays ne s'arrêteront pas là.

"Ce que l'on craint, c'est que les plans qui viennent en accompagnement soient moins ambitieux, que l'on ait mis toutes les mesures ambitieuses dans le plan pour correspondre aux critères demandés au niveau de l'Europe et que l'on se permette d'être un peu moins regardants pour les plans qui accompagneront. Notre souci c'est de vérifier que l'on ne relâche pas la pression sur le plan climatique dans les plans d'accompagnement qui viendront en plus de ce plan de relance", insiste Sandrine Meyer.

Investissements complémentaires

Car le plan de relance élaboré pour obtenir les fonds européens ne constitue qu'une petite partie des projets d'investissements belges post-Covid-19, ainsi que l'a rappelé le secrétaire d'État belge à la Relance, Thomas Dermine, dans un "live" diffusé sur ses réseaux sociaux:

"L'objectif de notre pays c'est de rejoindre la moyenne européenne en termes d'investissements publics. En Belgique on est à 2,5 pourcent d'investissements publics, la moyenne européenne est à 3,5 pourcent. Donc on veut - pas dans dix ou vingt-ans mais d'ici 2024, donc d'ici la fin de cette législature ci - aller à 3,5 pourcent. Pour cela, il faut 13 milliards d'investissements additionnels. A peine la moitié est couverte par les fonds européens, donc tous les gouvernements du pays sont en train de prendre des engagements pour aller au-delà. La Flandres l'a fait, la Wallonie l'a fait, Bruxelles est en train de le faire. Et ça fait partie du mandat qu'on a au sein du gouvernement fédéral, de venir d'ici fin 2021 avec une deuxième enveloppe d'investissements qui seront pris à charge par le gouvernement".

Le numérique également à l'honneur

Mais revenons à l'investissement des fonds européens. Outre l'aspect écologique, la Belgique prévoit également d'injecter des fonds dans le numérique.

Et sur ce volet aussi, elle est légèrement au-dessus des seuils imposés par l'UE, avec 25 pourcent de son plan de relance consacré à des projets liés à la cybersécurité, à l'administration en ligne, à l'acquisition de compétences numériques, ou encore au déploiement de la 5G.

La Belgique investira également dans des projets de formation, d'accompagnement des demandeurs d'emploi, ou encore dans les secteurs stratégiques tels que le spatial et l'aéronautique.

Quel impact en matière d'égalité de genre?

Le plan de relance belge, enfin, présente une petite particularité: ses rédacteurs ont quantifié l'impact des différents projets en matière d'égalité de genre. Une première en Belgique en matière de politique publique, affirme Thomas Dermine.

"Tous les projets ont soit un impact neutre, ou un impact positif sur l'égalité de genre. 23 projets, donc 27 pourcent, qui ont un impact neutre - c'est à dire qu'ils n'auront aucun impact sur l'égalité de genre, ni en bien, ni en mal. Il y en a 20 pourcent qui ont un impact positif. Et on a 46 projets, donc 53 pourcent qui auront un impact potentiellement positif. Et donc ça c'est l'enjeu sur lequel on va travailler avec ma collège Sarah Schlitz, Secrétaire d'État à l'Égalité des chances et des genres, pour s'assurer que ces projets-là auront effectivement un impact positif."

Une fois le plan validé par la Commission européenne, les investissements pourront commencer. Au total, 65 pourcent des montants devront être engagés d'ici fin 2023. Quant à la centaine de projets sélectionnés, ils devront tous être achevés d'ici 2026 et nécessiteront donc un suivi attentif.


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