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Portugal

Polémiques autour du couvre-feu

Le Portugal impose un couvre feu à 23h pour 45 communes du pays et ce sont quatre millions de personnes sur une population totale d'un peu plus de dix millions qui sont concernées. Les cas de Covid augmentent, le variant indien prédomine, les autorités sont inquiètes. Les critiques commencent à apparaître envers un gouvernement qui veut ménager la saison touristique.

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3 min

Le couvre-feu n'était pas au programme. Mais le gouvernement portugais a reconnu qu'il n'a plus les moyens de contrôler la pandémie. Avec 2.600 cas de Covid recensés par tranche de 24h, la mesure est destinée à ne pas avoir à reconfiner.

Ainsi, 45 communes du pays, dont Lisbonne et Porto, deuxième ville du Portugal, doivent s'arrêter entre 23h et 5 h du matin. Pour de nombreuses personnes la décision est difficile à comprendre. Les sceptiques pensent que l'heure arbitraire de 23h pour rentrer chez soi n'est pas judicieuse, et que ceux qui veulent se regrouper le feront de toutes façons.

Des amendes sévères

Une protestation en sourdine, qu'il n'est pas facile de mesurer. Entré en vigueur des le vendredi 3 juillet, au lendemain de la décision du conseil des ministres du 2 juillet, le couvre feu a pris tout le monde de court. Pour l'instant, les portugais semblent se résigner et respecter la règle dans l'ensemble.

Il faut dire que les amendes sont sévères en cas de non respect et les sanctions peuvent aller jusqu'à une peine de prison. Pour les autorités c'est évident: il faut absolument empêcher les regroupements et les fêtes en tout genre.

Ce sont les jeunes qui sont particulièrement visés. Ils sont les plus sensibles au variant indien, le variant delta, qui prédomine désormais au Portugal. Les tranches d'âge 18-39 ans vont bientôt pouvoir se faire vacciner, mais l'adhésion des jeunes au processus est peu enthousiaste.

Les mesures sont beaucoup critiqués

Les critiques pleuvent. D'abord sur la constitutionnalité de la mesure, qui selon certains serait en contradiction avec la libre circulation des personnes. Le gouvernement affirme qu'il n'en est rien, bien que le pays ne soit plus sous état d'urgence.

Plus nombreux sont ceux qui critiquent sévèrement la communication du gouvernement. Il est de plus en plus difficile de s'y retrouver dans les différentes zones, en fonction du risque de contagion élevé ou très élevé, en fonction aussi de la densité de population, qui introduit d'autres variables.

Les villes particulièrement contrôlées, avec Lisbonne il y en trois au total, des horaires de fermetures et ouvertures des commerces, services et autres, différenciés selon les zones, sans parler de l'obligation de montrer un certificat de vaccination, de test ou de guérison dans certains cas et pas dans d'autres. De quoi être perdu rapidement.

Par ailleurs, on reproche au gouvernement sa stratégie des petits pas, pour éviter de confiner. Mais les observateurs sont persuadés que c'est une question de temps, qu'il est presque sûr que le gouvernement devra s'y résoudre. Il s'agit aussi de sauver la saison estivale, mal engagée au contraire de ce que tout le monde espérait.

Gérer le flux des voyageurs

Et parmi les critiques, figurent aussi la gestion des flux de voyageurs. On reproche au gouvernement socialiste d'avoir voulu séduire les touristes britanniques qui ont fuient finalement le pays pour échapper à la quarantaine chez eux et de laisser proliférer le variant indien. Même si les tests étaient exigés, on peut légitimement s'interroger sur l'efficacité des barrières sanitaires et des contrôles.

L'Allemagne a retiré le pays de sa liste verte et le couvre feu décrété ainsi que des restaurants qui ferment en milieu de journée ne sont peut être pas le confinement, mais rien de ceci n'est motivant pour passer des vacances décontractées.