Agathe Cherki, Belgique
Annoncé pour la rentrée, puis pour novembre, puis pour Noël et maintenant pour janvier, le nouvel exécutif belge se fait toujours attendre. Il pourrait enfin être formé en ce début d’année. C’est en tout cas le délai fixé aux cinq partis engagés dans ces négociations.
Une coalition complexe
Ces cinq partis regroupent la droite nationaliste flamande et les libéraux wallons, arrivés en tête des élections respectivement au nord et au sud du pays, ainsi que les chrétiens démocrates flamands et wallons, et les socialistes flamands.
Bien que cette coalition soit arithmétiquement logique, elle pose des défis politiques. Caroline Sägesser, politologue et chercheuse, a expliqué que cette situation prend du temps en raison du manque d’expérience de certains négociateurs.
Le poids de l’inexpérience
Selon Sägesser, les présidents des partis autour de la table n’ont pas tous fait partie d’un gouvernement fédéral auparavant. Contrairement aux générations précédentes, ils ne maîtrisent pas les négociations intensives. Elle a également noté que la méthode traditionnelle des conclaves belges, où les négociateurs sont isolés pendant plusieurs jours jusqu’à un accord, n’a pas été adoptée cette fois. En parallèle, les négociateurs n’ont pas mis de côté leurs autres responsabilités pour se consacrer pleinement à la formation du gouvernement.
Un contexte budgétaire tendu
Ces négociations se déroulent dans un contexte financier délicat. Les finances belges sont dans le rouge, et la Commission européenne surveille de près le déficit budgétaire. Bart De Wever, chef de file des négociations, a estimé que le futur gouvernement devra réaliser au moins 20 milliards d’euros d’économies dans les années à venir. Mais comment y parvenir ? Les cinq partis n’arrivent pas à s’accorder sur les secteurs à couper ou les mesures à adopter.
Le spectre de nouvelles élections
La possibilité de nouvelles élections au printemps 2025 n’est pas complètement exclue. Sägesser a souligné que, bien que ce ne soit plus dans les traditions du pays, un tel scénario pourrait devenir envisageable si les négociations échouaient.
Une année sous tension
Même si un accord est trouvé, l’année 2025 s’annonce mouvementée. Les mesures d’austérité et les coupes budgétaires inquiètent déjà les travailleurs et plusieurs secteurs, qui sont pour la plupart déjà à bout de souffle. Les syndicats ont annoncé qu’ils organiseraient des manifestations le 13 de chaque mois pour faire entendre leurs revendications auprès des négociateurs.