Voix d'auteurs
Jean Portante s’entretient avec Lyonel Trouillot
Kannjawou désigne, à Haïti, la fête. C’est le nom d’un bar-restaurant qui sera au centre du roman. Là où les nantis et les représentants des ONG viennent s’encanailler. Alors que dehors, le peuple souffre et vieillit trop vite. Cela permet à Trouillot de mettre en scène à travers cinq jeunes rêvant d’un avenir meilleur, la tragédie qu’a vécue et vit encore Haïti. Un pays sous la férule d’enjeux qui le dépassent, et qui, trop souvent, versent le sang des innocents. C’est, comme tous les romans de Trouillot, une littérature de combat certes, mais, surtout, une écriture qui déshabille les mots et les fait pénétrer dans les recoins les plus enfouis de l’existence humaine. Avec des personnages pittoresques, comme par exemple man Jeanne, gardienne de la sagesse populaire, ou le «petit professeur» dont le savoir et la bibliothèque ouvrent les yeux à la nouvelle génération. Une émission de Jean Portante.