Radioen

On air

Iwwer Mëtteg  |  Bobbi Lu - Vacuum

play_arrow Live
arrow_back_ios

100komma7.lu

100komma7.lu

/ Vaccination obligatoire pour personnel des maisons de retraite

Angleterre

Vaccination obligatoire pour personnel des maisons de retraite

En Angleterre, toutes les personnes travaillant dans des maisons de retraite ont désormais l'obligation de se faire vacciner, avec deux doses. Le gouvernement a fait cette annonce la semaine dernière. Le personnel a donc jusqu'au mois d'octobre pour recevoir les deux injections contre la Covid-19 et pouvoir ainsi continuer d'exercer. La mesure divise et pose la question du choix personnel face au vaccin.

auto_stories

3 min

Se faire vacciner, ou changer de travail est le choix qui attend désormais en Angleterre le personnel des centres d'hébergement pour personnes âgées, publics comme privés. Et la mesure concerne aussi bien les soignants que toutes les personnes pouvant entrer en contact avec les seniors, comme les coiffeurs ou les bénévoles. Ils ont donc seize semaines pour recevoir les deux doses du vaccin. Sinon, ils seront affectés à un autre poste, sans contact avec les personnes âgées, ou tout simplement licenciés.

Le taux de vaccination dans les maisons de retraite en Angleterre est pourtant très correct. Au 6 juin, 84 pourcent du personnel avait reçu sa première dose, 69 pourcent la deuxième. Mais il y a, selon le gouvernement, des disparités géographiques. Par exemple à Londres, seuls 44 pourcent des établissements affichent un taux de vaccination suffisant.

L'objectif du gouvernement est donc d'atteindre les 100 pourcent de vaccinés, comme l'a expliqué devant le Parlement le ministre de la Santé Matt Hancock.

"La grande majorité du personnel dans les maisons de retraite est déjà vaccinée... Mais pas la totalité... Et nous savons que le vaccin ne protège pas seulement celui qui est vacciné, mais aussi les personnes autour de lui... Nous avons déjà mis en place un nombre important de tests, mais c'est une question de risque... Et nous savons que le vaccin réduit ce risque de manière très significative..."

Peut-on contraindre à la vaccination ?

Cette mesure, qui concerne 52.000 employés pas encore vaccinées, pose beaucoup de questions. Une question morale d'abord : peut-on contraindre à la vaccination ? Une question juridique ensuite : le gouvernement crée-t-il une discrimination en faisant de la vaccination un critère pour l'emploi ?

La mesure divise en tout cas dans les maisons de retraite. Tony Stein, PDG d'un groupe à la tête de plus de 70 établissements en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles, ne croit pas en cette solution. Il estime qu'il faut avant tout éduquer et encourager les personnes à aller se faire vacciner plutôt que de les y forcer. Et selon lui le risque zéro n'existe pas.

"En fait, quand on pense à toutes les personnes qui vont et viennent dans nos établissements, que ce soit les résidents, les familles, ou même des ouvriers, eux n'auront pas l'obligation d'être vaccinés... Autrement dit, on ne peut pas garantir que les personnes qui passent dans nos établissements soient vaccinées... Vous ne pouvez pas protéger à 100% votre résidence, même si tout le personnel est vacciné..."

Une perspective inquiétante

Et si dans son groupe 82 % des 3.000 employés ont choisi de se faire vacciner, Tony Stein n'exclut pas que cette obligation puisse pousser certains à quitter le secteur parce qu'ils refusent le vaccin. Une perspective inquiétante à l'heure où la santé peine à recruter.

"C'est inévitable, certains vont partir... Mais je ne pense pas qu'ils seront très nombreux... Quand on approchera de la date butoir, dans 16 semaines, beaucoup changeront d'avis et se rendront compte qu'il n'y a pas d'autre option s'ils ne veulent pas avoir à changer de métier ou se retrouver au chômage."

Le gouvernement de Boris Johnson réfléchit désormais à étendre la mesure à d'autres soignants et même à l'ensemble du personnel du NHS, le système de santé public. Le ministère reconnaît que le sujet est " complexe ". Mais face à la propagation du variant Delta, venu d'Inde, aucune piste de sortie de crise n'est écartée.